Je n’ai jamais réussi à élever mon instrument vers d’autres sommets, 
Depuis que mon bel oiseau vers divers horizons s’est envolé, 
Lui dont je n’avais jamais imaginé le voir un jour partir, 
A pourtant franchi le cap, sans états d’âme, a préféré fuir. 
 
Les perdrix, les faisans, les corbeaux n’ont pas eu raison, 
Mon appât est resté de marbre, quasi moribond, 
Pas une seule fois, il n’a voulu élever la tête, 
Aucune envie de séduire, aucun besoin de conquêtes. 
 
Puisqu’il m’était impossible de résonner mon ami, ma chair, mon sang, 
Par ce que ces volatiles se moquaient, me traitaient d’impuissant, 
Et comme un chasseur sans gibier ne peut survivre plus longtemps, 
C’est un gourou de la science qui m’aiderait à soigner ce tourment. 
 
L’animal dans un premier temps fît l’objet de breuvages, 
Mais il persistait, restait silencieux, sage comme une image, 
Opéré, abreuvé de toutes sortes d’antidotes, de remèdes, 
Rien ne le fît sortir du silence, condamné s’il ne cède. 
 
Pourtant, il reprit goût à la vie, tel un cierge s'édifiant pour une prière, 
Lorsque le bel oiseau, revint de son périple tour du désert, 
Lui non plus n’a jamais retrouvé un engin aussi exquis aussi tendre, 
Les autres chasseurs étant bien loin de disposer d’un si joli membre. 
 
Il faut croire en sa chance, en ses rêves, parfois même au miracle, 
Le bonheur peut être l’affaire d’un seul et franchissable obstacle, 
Avoir toujours au fond de soi cet infime chose qui scintille, 
Et refuser la fin de la vie lorsqu’un amour vacille. 
 
 
Le 31 décembre 2002 
 
Touts droits reservés à Régis Rossi