C’est un pari que tu as pris, de partir, de vivre une autre vie, 
C’est au loin que tu as décidé, d’éduquer tes enfants, de les aimer, 
Car près d’eux, tu comprenais que ton amour paternel était bafoué, 
Par une vie amoureuse qui avait cessé d’exister, et ne pouvait subsister. 
 
C’est donc à distance que tu as fais ce choix si pénible, si difficile,  
Aimer ceux que tu choies, risque délicat quand on part en exil, 
Mais cette décision lourde de conséquence fût mûrement réfléchi, 
Et tu récoltes aujourd’hui les fruits de tant de questions, de soucis. 
 
Car cette mission si longue que tu t’es toi-même proclamé, 
Tu l’as mené de mains de maître, sans jamais faillir ni renoncer, 
Ce combat quotidien contre une vie semée d’embûches, de guets-apens, 
Tu as vaincu ce destin terrible qui attend celui qui quitte ses enfants. 
 
Précurseur de génie, tu avais déjà compris à l’époque, 
Que t’éloigner de nous devait entraîner une complicité sans équivoque, 
Tant de familles composées vivent parfois dans la haine la plus cruelle, 
Cette vie là, n’était ni pour toi, ni pour ceux que tu as mis en éveil. 
 
Je te remercie, et sois sûr, je n’ai jamais cessé de croire, 
En cet amour qui se dégage, qu’on ne voit au travers d’un miroir, 
Je te suis reconnaissant et espère un jour réussir aussi bien que toi, 
A élever mes enfants ; qu’ils soient à leur tour fier de moi ! 
 
 
Le 21 Décembre 2001 
 
Touts droits reservés à Régis Rossi