Jean, Baskets, tee-shirt WRUNG délavé, 
Tous le prenaient pour une racaille des cités, 
Son langage et ses magouilles l’ont fait passer, 
Pour un raté certain, un futur cas de société. 
 
Né, il est vrai, plus prêt des HLM que des pavillons, 
Sans père parti au loin, avec un frère comme patron, 
L’école de la rue lui a pourtant permis de comprendre, 
Que violence et haine ne conduisent pas à Byzance. 
 
Pretty Woman n’a donc pas suffit aux humains, 
Pour comprendre que juger sur les apparences ne mène à rien, 
Vous le regardiez, il vous faisait souvent peur, 
Aviez vous un seul instant lever les yeux du côté du cœur. 
 
Vous auriez vu un enfant d’abord rempli d’amour et de joie, 
Ensuite un gosse qui se cherche et ne se connaît pas, 
En apparence un cador qui connaît tout de la vie, 
En réalité, un gamin égaré, luttant pour sa survie. 
 
J’avais peur à l’époque, qu’avec un poil dans la main, 
Il ne pouvait pas mieux faire que moins que rien, 
J’oubliais que malgré cette apparence de délinquant paumé, 
Il est un des seuls êtres sur qui je puisse compter. 
 
Peu importe sa classe sociale aujourd’hui ou demain, 
Le bonheur sera des vôtres si vous lui tendez la main, 
Il cherche simplement la fortune, pas celle des billets, 
Mais des rencontres de la vie, de joies, de gaitées. 
 
Va mon frère, suis le chemin qui t’inspire, 
Pas celui des autres te dictant leur désir, 
Et je souhaite que dans la vie dans laquelle tu évolueras, 
Tu trouveras en moi le bonheur que j’ai décelé en toi. 
 
 
Le 8 mai 2003  
 
Touts droits reservés à Régis Rossi