Aujourd’hui, je pars matinal, et bien décidé, 
Marre de cette longiligne fringale, maintenant ça va payer, 
Préparé les hameçons, les appâts, évalué les stratagèmes, 
Cette fois, elles ne m’échapperont pas, ces carpes bohémiennes. 
 
Je les observe se dandiner, elles me provoquent mais je vais appâter, 
J’ai pris toutes les précautions, et suis monté comme un lion, 
Le moulinet prêt à servir, l’épuisette pour les accueillir, 
La tenue de compèt’ est de sortie, c’est certain cette fois-ci je réussis  
 
Après avoir pris mes marques, et sondé le terrain, 
Je décide de mettre pied à terre, et lance au loin, 
Je les vois, je les sens qui s’approchent, qui renâclent, 
Mon bel’ asticot enjôle, ça tient du miracle, 
 
Soudain, une petite qui me guettait au fond et depuis un moment, 
Se prends dans mes filets, ça mort, elle aime apparemment 
Je la laisse converser, je travaille, l’air de rien, circonspect, 
Attendant le moment propice pour au mieux la ferrer. 
 
Après qu’elle m’ait bâfré 20 cm de ligne, 
Je juge opportun de l’attaquer, tout en restant digne, 
Lentement, je mouline et suis prêt à tirer, 
La patience est utile quant à l’art de pêcher 
 
Certains poissons sont inaccessibles, ce n’est pas la peine d’essayer, 
Trop coriaces ou sensibles, parfois la ligne il faut casser, 
Pour d’autres c’est tellement évident, il n’ rest’ plus qu’à dégorger, 
Un sport pour débutant, quand c’est pêché, c’est relâché. 
 
Pas besoin de « broumé », de vers américains ou autres rappalats, 
Ma technique imparable fait sans cesse des dégâts, 
Depuis tous mes amis souhaitent connaître le secret, 
De la pêche à la petite, mais c’est déjà breveté. 
 
Le 31 juillet 2001  
 
Touts droits reservés à Régis Rossi